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Faire un stock de médicaments : une fausse bonne idée sans formation

    Pourquoi cette question revient souvent ?

    La question de faire un stock de médicaments pour un scénario de randonnée en autonomie, un tour du monde ou une situation de survie est fréquente. Elle surgit inévitablement sur les forums, les réseaux sociaux, ou dans les échanges entre passionnés d’outdoor, de bivouac et de préparation à l’effondrement. Pourtant, cette question en dit souvent bien plus long sur le manque de formation de celui qui la pose que sur une véritable stratégie de prévention.

    Derrière l’idée de faire un stock de médicaments, il y a une volonté compréhensible : celle de se sentir en sécurité. Un sentiment de contrôle. L’envie de ne pas être pris au dépourvu. Mais c’est précisément ici que réside le piège. Car en médecine, le danger ne vient pas toujours du manque, mais parfois de l’excès — ou de la mauvaise utilisation.

    Stocker des médicaments sans formation : un risque réel

    Imaginer que l’on peut se protéger efficacement en accumulant des médicaments est une illusion si l’on ne maîtrise pas les bases médicales. Le médicament, par essence, n’est pas un objet neutre. Il est conçu pour interagir avec des mécanismes complexes du corps humain. Et mal utilisé, il peut faire plus de mal que de bien. Le paracétamol, si banal dans l’esprit collectif, est un exemple frappant : une seule boîte suffit à entraîner une insuffisance hépatique sévère, potentiellement mortelle.

    C’est pourquoi vouloir faire un stock de médicaments sans compétence médicale est, non seulement inutile, mais dangereux. Une trousse bien remplie ne vaut rien si elle est mal comprise. Ce n’est pas une panoplie magique ni une garantie de sécurité.

    Commencez par vous former, pas par acheter

    Faire un stock de médicaments pour la survie et la randonnée, que mettre dans la trousse de soinsAvant d’acheter un médicament, il faut comprendre la maladie qu’il est censé traiter. En formation médicale, on ne commence jamais par le traitement. On commence par le corps, la maladie, les symptômes, le diagnostic. Ensuite seulement vient le traitement. Ce raisonnement médical est fondamental.

    Dans la même logique, toute personne souhaitant partir en autonomie ou préparer un scénario de survie devrait inverser sa réflexion : ne pas se demander « quels médicaments emporter ? », mais bien « à quelles pathologies suis-je exposé ? ».

    Un randonneur en zone tempérée n’est pas confronté aux mêmes menaces qu’un voyageur en zone tropicale. Une expédition dans les Andes ne présente pas les mêmes risques qu’un trek dans le désert marocain. Les pathologies varient selon la température, l’altitude, l’humidité, les insectes, les conditions sanitaires, l’hygiène alimentaire, la qualité de l’eau, etc.

    Adapter sa trousse médicale à son contexte

    Ce principe est au cœur des formations Soins Rando Survie. À la fin de chaque session, nous faisons un point pratique sur les médicaments à connaître, les situations dans lesquelles ils sont utiles, et les erreurs à ne pas commettre. Le Monuril, par exemple, est un antibiotique utilisé pour traiter la cystite aiguë non compliquée chez la femme, si vous êtes un homme cet antibiotique n’a aucun intérêt pour vous. L’Ivermectine, quant à elle, peut être utile dans certaines parasitoses. Ces deux médicaments sont intéressants, mais ils ne prennent du sens que dans un contexte précis, accompagné d’une compréhension médicale adéquate.

    Cela signifie qu’il n’existe pas de trousse universelle valable pour tous. Chaque trousse médicale doit être le fruit d’un raisonnement. Elle doit s’adapter au terrain, au climat, à la durée du voyage, au profil de la personne, à ses pathologies antérieures, à ses allergies éventuelles, et surtout à son niveau de compétence.
    Le site Ameli peut être un début sur l’automédication.

    L’accès aux médicaments : une autre difficulté

    Faire un stock de médicaments, survie randonnée, trousse de soinsMême avec une formation, se procurer certains médicaments n’est pas chose aisée. En France, les antibiotiques, les corticoïdes, les antiparasitaires ou certains antidouleurs sont délivrés uniquement sur ordonnance. Et c’est une bonne chose : leur usage incontrôlé pourrait favoriser les résistances, masquer des pathologies graves, ou provoquer des effets secondaires importants.

    C’est pourquoi nous abordons cette question en formation, dans un cadre sécurisé et sous la supervision d’un médecin urgentiste. Il est hors de question, pour des raisons éthiques et légales, de divulguer ce type d’information dans un article public.

    Penser comme un médecin : une démarche globale

    Lorsqu’un médecin aborde une pathologie, il commence par la comprendre. Il identifie la cause, les mécanismes, les signes d’alerte. Il évalue la gravité. Il pose au moins un diagnostic différentiel. Et seulement ensuite, il envisage un traitement. Appliquer cette méthode à la randonnée ou à la survie, c’est adopter une posture intelligente et responsable.

    Un bon survivaliste n’est pas celui qui a la trousse la plus remplie, mais celui qui a l’analyse la plus pertinente. Il anticipe les risques, comprend les symptômes, évite les pièges, et sait quand il doit agir — ou s’abstenir.

    La connaissance des médicaments vient donc en fin de chaîne. Elle n’est que l’aboutissement d’un raisonnement. Vouloir l’inverser, c’est bâtir une maison en commençant par la cheminée.

    Se former pour être autonome, pas pour bricoler sa santé

    Faire un stock de médicament, survie, formation, randonnée, trousse de soinsNous formons des randonneurs, des baroudeurs, des voyageurs, des professionnels de terrain. Nous leur apprenons à raisonner en autonomie. À comprendre ce qu’ils voient. À identifier ce qu’ils peuvent faire — et ce qu’ils ne doivent pas faire.

    Faire un stock de médicaments ne devient pertinent qu’après cette étape. Une fois que la personne sait ce qu’elle fait. Lorqu’elle est capable de reconnaître une déshydratation, une infection, une plaie à risque, une douleur inexpliquée. 

    Et à ce moment-là seulement, elle peut bâtir une trousse adaptée. Une trousse cohérente qui ne sera pas un poids inutile, mais un outil maîtrisé.

    Conclusion : un stock de médicaments ne remplace pas une formation

    La question « quels médicaments emporter ? » est mal posée. Il faut lui préférer une autre : « Suis-je formé pour faire face aux pathologies les plus probables dans le cadre de mon projet ? »

    Faire un stock de médicaments pour la randonnée ou la survie est une notion qui prend tout son sens dans un cadre bien défini, après avoir acquis des compétences concrètes. Sans cela, il ne reste qu’un amoncellement de produits potentiellement dangereux.

    Alors avant d’acheter, formez-vous. Apprenez à observer, à comprendre, à décider. Et faites de votre préparation médicale un vrai pilier de votre autonomie.

    Dr Yves H. (médecin urgentiste)

    Formation médicale pour randonneurs et survivalistes en autonomie
    Vers l'autonomie médicale

    Formez-vous concrètement à la santé en autonomie

    Vous souhaitez constituer une trousse médicale efficace et sécurisée ? Avant de faire un stock de médicaments, formez-vous aux pathologies que vous pourriez réellement rencontrer. Nos formations vous donnent les bases essentielles pour raisonner comme un professionnel de santé, poser les bons gestes, et utiliser les bons traitements.

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